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Christie's International Real Estate

Immobilier et coronavirus : bilan et perspectives

9 avril 2020

L’immobilier et le Coronavirus : comme beaucoup d’autres, le secteur a été touché par la crise actuelle. Quelles projections est-il possible de faire aujourd’hui ?

La crise du Coronavirus, et le confinement qui en découle, a naturellement un impact sur le marché immobilier. Celui-ci, comme tant d’autres secteurs d’activité, est aujourd’hui à l’arrêt, ou presque. Quelle est réellement la situation actuelle et, surtout, quel impact aura-t-elle à plus ou moins long terme ?
S’il est impossible de savoir avec certitude combien de temps durera cette situation inédite, certaines tendances se dessinent. État des lieux et perspectives du marché immobilier…


 Le marché immobilier fortement impacté


Il n’est évidemment pas le seul, mais le constat est là. A l’image de l’ensemble des activités non vitales du pays, l’immobilier en France a subi un ralentissement extrêmement important. En fait, si des solutions existent pour maintenir le lien et appliquer un service minimum, le secteur est pour ainsi dire à l’arrêt.


L’immobilier est en pause

Alors que 2019 avait été une année record avec plus d’un million de transactions enregistrées, 2020 s’annonçait sous les meilleurs auspices. Depuis cet élan d’optimisme naturel, la crise du Coronavirus est passée par là… Et c’est tout un secteur, ou presque, qui est aujourd’hui à l’arrêt.

Les projets de construction ont été stoppés dans leur immense majorité (on estime que 95% des travaux des logements collectifs avaient été interrompus au début du mois d’avril). Les agences immobilières sont fermées depuis de nombreuses semaines. Les déménagements ? Certains à caractère urgent peuvent avoir lieu, mais l’immense majorité d’entre eux sont repoussés. Jusqu’à nouvel ordre, les banques n’accordent plus de crédits…
Le constat est là, implacable.

Confinement oblige, les visites de biens disponibles sur le marché sont aujourd’hui impossibles. Certes, les agents immobiliers restent la plupart du temps joignables pour répondre aux questions de leurs clients. Des visites virtuelles des biens disponibles à la vente sont évidemment envisageables… même si cela ne débouche sur rien de concret : aujourd’hui, les acquéreurs ne sont pas prêts à se décider à acheter un bien sur la seule foi de photos ou de vidéos.

Du côté des banques, on l’a vu, il est impossible à l’heure actuelle de contracter un prêt. Sur les demandes datant d’avant le confinement, les dossiers sont pour le moment suspendus. Et parmi les acheteurs qui avaient obtenu un accord de la part de leur établissement, certains ont finalement vu leur dossier réévalués ou tout simplement annulés.


Une activité (minimale) malgré tout

Les projets de vente qui étaient déjà bien entamés au moment de l’annonce du confinement n’ont pas tous été reportés à une date ultérieure et non définie. Ainsi, à distance, les notaires essaient tant bien que mal de finaliser les projets. Cela est évidemment plus compliqué, mais ce n’est pas impossible. Grâce aux courriers électroniques, les documents peuvent parvenir à vendeurs et acquéreurs pour signatures, avec bien entendu à chaque étape une vérification de la part du notaire.

Pour les projets qui étaient moins avancés à l’entame de la crise, certaines études ont permis à leurs clients de signer une promesse de vente, par l’entremise d’une procuration donnée aux notaires.

Les agences immobilières les plus dynamiques ne restent pas inactives depuis le début de la crise. Pour leurs agents, le télétravail est évidemment de mise. Ils disposent d’un temps précieux et appréciable pour peaufiner avec leurs clients vendeurs de la bonne stratégie (commerciale, de communication) à mettre en place en sortie de crise.
Des estimations de futurs appartements ou maisons à la vente sont également rendues possibles, par le biais de visio-conférences. Si cela sera sans doute à peaufiner « en réel » dans quelques semaines, une fois que les rendez-vous physiques seront à nouveau d’actualité, cela permet d’avancer sur un projet, et de façon plus sérieuse que sur une simple estimation en ligne.

Du côté des acheteurs, il est bien entendu toujours possible de continuer à découvrir des annonces immobilières, que ce soit par le biais de sites spécialisés ou ceux des différentes agences. Les visites virtuelles peuvent le cas échéant aider à se faire une idée plus précise. Néanmoins, pour avancer de façon concrète quand on cherche à acquérir un bien et que l’on a recours à un emprunt, l’affaire se complique. Certes, certains courtiers peuvent réaliser des études de dossier à distance… Mais les banques étant actuellement à l’arrêt pour tous les dossiers relatifs aux crédits, il est impossible d’aller plus loin pour le moment.


Immobilier et Coronavirus : quel marché pour demain ?


Face à une situation absolument inédite, il est important de comprendre qu’aucune certitude n’existe. Les zones d’ombre sont encore trop nombreuses pour prédire comment - et quand - se fera la sortie de crise.
Pour autant, deux scenarii semblent aujourd’hui se détacher.


Cas 1 : Une épidémie limitée dans le temps


On touche ici au facteur qui est le plus important dans l’évaluation de la gravité de la situation, et sur ses impacts sur le marché immo : quand la situation reviendra-t-elle à la normale ?
Si la crise sanitaire est résorbée dans les semaines ou les quelques mois qui viennent, c’est à dire avant l’été, les conséquences devraient être limitées. L’ensemble des mesures annoncées par le gouvernement, et notamment les dizaines de milliards promis, devraient suffire.

De toute évidence, les taux d’intérêt devraient rester bas. C’est d’une part essentiel pour relancer l’économie, et de l’autre, les 750 milliards d’euros de rachats de dette publique annoncés par la Banque Centrale Européenne dans son plan d’urgence pour limiter les effets économiques du virus devraient aller en ce sens.
Avec des taux d’intérêt faibles, c’est bien entendu l’ensemble des acheteurs potentiels qui seraient incités à passer l’action.

D’autres facteurs incitent également à un certain optimisme. Ainsi, en 2007 lors de la crise des subprimes, le blocage des crédits à fortement impacté le nombre d’acheteurs potentiels. On a vu que cela ne devrait pas être le cas cette fois-ci.
Dans les zones particulièrement attractives, comme la capitale, il y aura toujours plusieurs acheteurs pour un seul vendeur. Difficile, dans ces conditions, d’imaginer une baisse importante des prix.

Enfin, dans cette période d’incertitude, la bourse est une nouvelle fois ballottée. Face à l’incertitude générée par les placements, la pierre, plus que jamais, apparaît comme une valeur refuge.

    Cas 2 : Une épidémie appelée à durer

Cela n’est certainement pas le scénario envisagé aujourd’hui, mais il ne peut pas être totalement écarté. Que se passera-t-il si la crise sanitaire était appelée à durer, ou si le virus venait à réapparaître prochainement ?

La crise économique serait alors durable, des millions d’emplois seraient menacés, et de nombreuses entreprises pourraient fermer leurs portes. C’est la structure même de l’économie du pays qui serait alors branlante.

Difficile, dans un cas aussi extrême, de prévoir ce qui attendrait exactement (et dans quelles proportions) le marché immobilier. Mais une chose est sûre, il entrerait dans une période de repli appelée à durer.


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